Le président des Comores, Azali Assoumani, a annoncé, au cours de son investiture ce dimanche 26 mai, des « mesures d’apaisement dès la semaine prochaine » vis-à-vis de ses adversaires du clan de l’opposition.
Devant quelques 20.000 personnes rassemblées dans le stade omnisports de la capitale Moroni, Assoumani a évoqué, entre autres, la possibilité de «conférer au chef de l’opposition un statut officiel», et d’associer l’opposition à la prise de décisions sur les grandes questions nationales.
«Je m’engage à associer le chef de l’opposition et les leaders de tous les partis politiques dans le processus de prise de décisions sur tous les sujets d’intérêt national» a déclaré le président comorien.
Les opposants, regroupés au sein d’un comité national de transition (CNT), ont boudé, sans surprise, la cérémonie d’investiture du président, estimant qu’Azali «continue à tordre toutes les libertés et bâillonner énergiquement la démocratie» dans le pays.
Quant à la main tendue du chef de l’Etat, plusieurs leaders ont déjà manifesté leur réserve. «Ce n’est pas la première fois qu’il fait des promesses et elles n’ont jamais été tenues», a souligné, pour sa part, le président par intérim du CNT, Mouigni Baraka Saïd Soilihi.
L’opposition avait dénoncé des «fraudes massives», dont le bourrage des urnes, lors du scrutin tenu le 24 mars dernier, et refusé de reconnaître la victoire du président sortant qui avait obtenu officiellement 59,09% des voix au premier tour.
Pendant son discours d’investiture, le chef de l’Etat, soucieux de maintenir l’ordre dans le pays, a tenu à prévenir qu’« aucune entorse à la stabilité et à la sécurité ne sera désormais tolérée », ajoutant que « le pays doit retrouver toute la sérénité pour pouvoir s’atteler au développement économique ».
A l’étranger, plusieurs rassemblements de la diaspora ont eu lieu dimanche pour dénoncer la dictature de Moroni et appeler Azali Assoumani à démissionner.