Le gouvernement somalien a demandé, le week-end passé, à l’ONU et à ses partenaires internationaux à déplacer, en Somalie, leurs rencontres qui étaient jusqu’à présent programmées au Kenya.
Le ministère somalien de la Santé qui a fait cette demande, a évoqué l’incident de la semaine passée au cours duquel des hauts responsables somaliens se sont vus refuser l’entrée sur le territoire kenyan malgré leurs passeports diplomatiques.
Ces ministres et parlementaires somaliens devaient prendre part à réunions officielles. Réagissant à ce couac, le ministère somalien des Affaires étrangères avait auparavant annoncé accueillir avec « une profonde inquiétude la décision récente du gouvernement du Kenya de restreindre la délivrance de visas d’entrée aux membres du gouvernement et du Parlement somalien ». Ces derniers auraient été forcés à retourner à Mogadiscio.
Les relations entre les deux voisins de l’Afrique de l’Est se sont dégradées depuis quelques mois, suite à la décision de la Somalie de mettre aux enchères des gisements de pétrole et de gaz situés dans une zone maritime réclamée par les deux pays.
En février, le Kenya avait rappelé son ambassadeur en fonction à Mogadiscio pour consultations. Par la suite, il a fait part de son intention de vouloir ouvrir une représentation diplomatique au Somaliland, cet Etat autoproclamé au nord de la Somalie non reconnu par le gouvernement fédéral de Mogadiscio.
Plus récemment, mi-mai, le Kenya a suspendu ses vols directs entre Mogadiscio et Nairobi, jusqu’au 9 août, pour « des raisons de sécurité », selon l’Autorité de l’aviation civile du Kenya.
Le ministère somalien des Transports et de l’Aviation civile a exhorté les autorités kenyanes à reconsidérer leur décision jugée « préjudiciable pour les relations étroites entre les deux pays voisins » et susceptible de créer « une barrière inutile devant le commerce et la circulation des personnes entre les deux pays ».
Le conflit maritime entre les deux pays entre sur la table de la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies. En mars dernier, le Kenya et la Somalie avaient promis régler leur différend à l’amiable, mais leur bonne volonté n’est pas encore suivie d’actions concrètes.