La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a refusé d’intégrer le Burundi dans la liste de ses pays membres, a rapporté lundi le président en exercice de l’organisation, Hage Geingob, chef d’Etat de la Namibie, qui a expliqué que «cela est dû au mauvais fonctionnement du processus démocratique dans ce pays».
Le dossier burundais n’a pas été convaincant, malgré tout l’investissement diplomatique déployé par Bujumbura pour obtenir le feu vert de l’organisation.
La stabilité du Burundi, le respect de la loi et la réélection du président Pierre Nkurunziza de façon démocratique, sont autant d’éléments brandis par Ezechiel Nibigira, ministre burundais des Affaires étrangères.
En avril dernier, ce chef de la diplomatie avait en parallèle rencontré le président namibien pour lui demander de plaider en faveur de son pays.
Pour se convaincre du tableau dépeint par Bujumbura, la SADC a délégué ses experts dans le pays. « Une mission d’évaluation de la SADC a été envoyée au Burundi. C’est cette mission qui a jusqu’ici recommandé de ne pas autoriser l’admission du Burundi au sein de la SADC », estimant que le pays ne remplissait pas les conditions d’admission au sein de l’organisation sous-régionale, a expliqué Hage Geingob.
C’est la deuxième fois que la demande d’adhésion du Burundi à la SADC, qui regroupe 16 membres, est rejetée, après l’échec de février 2017.
Le Burundi a sombré dans les violences depuis que Nkurunziza avait manifesté son intention de briguer un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel par l’opposition. La crise a fait plus de 1200 morts et plus de 400.000 déplacés entre 2015 et 2017. La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête pour faire la lumière sur la situation.