Quatorze partis politiques et Organisations de la société civile centrafricains ont exigé mercredi le retrait des décrets nommant certains chefs de groupes armés à des postes étatiques, une semaine après les massacres perpétrés dans l’ouest du pays.
En effet, plus de 50 civils ont été tués ces derniers jours dans l’ouest, dans une série d’attaques attribuées au groupe armé 3R (Retour, réclamation, réconciliation), autour de la ville de Paoua (nord-ouest, près de la frontière avec le Tchad), selon un bilan de la force onusienne dans le pays (Minusca).
Le gouvernement et la Minusca ont alors adressé au groupe un ultimatum de 72h à l’issue duquel les responsables du massacre devaient être transmis aux autorités centrafricaines et les barrières et bases des 3R démantelées.
Aussi, dans un communiqué publié mercredi, le Front uni pour la Défense de la nation «exige du Président de la République de rapporter sans délai les décrets portant nomination» de trois chefs de groupes armés «comme conseillers militaires» ainsi que la traduction devant la justice de deux d’entre eux.
Notamment visé, le chef du groupe 3R, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), qui a été nommé «conseiller spécial militaire» auprès du Premier ministre, à la suite de l’accord de paix conclu au début de l’année entre le gouvernement de Bangui et quatorze groupes armés contrôlant une grande partie de la Centrafrique.
L’accord de paix dit de Khartoum, a été signé début février à Bangui entre les quatorze groupes armés et les autorités. Préparé depuis 2017 par l’Union africaine, il est le huitième accord du genre à être signé depuis le début de la crise centrafricaine en 2013.