Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi une résolution qui prévoit de prolonger, jusqu’au 31 mai 2020, les sanctions infligées au Soudan du Sud, dont l’embargo sur les armes, ainsi qu’un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans le monde entier touchant huit personnalités du pays.
Les trois pays africains du Conseil, la Russie et la Chine, soient 5 membres sur les 15 qui composent l’organe exécutif de l’ONU, se sont abstenus d’approuver la résolution.
Déçu par la décision du Conseil, le représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès de l’ONU, Jerry Matjila, a invité cet organe exécutif à ne pas ignorer les efforts déployés par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et par l’Union africaine au Soudan du Sud dans le cadre de la résolution des conflits dans le pays.
Soutenir ces efforts serait la meilleure attitude, selon ce responsable. « Le Conseil devrait envoyer des messages positifs pour soutenir les efforts de l’Union africaine et de l’IGAD », a-t-il souligné, convaincu que « les sanctions ne sont d’aucune aide pour le moment ».
De son côté, le gouvernement sud-soudanais a dénoncé, ce vendredi, la prolongation de l’embargo sur les armes qu’il a qualifiée d’une « mesure contre la paix ». « Tout embargo sur les armes à l’heure actuelle est une mesure contre la paix », a martelé le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei.
« Il y a des gens qui ne veulent pas de la paix au Soudan du Sud. Il y a toujours des rebelles qui combattent le gouvernement et si vous imposez un embargo sur les armes au gouvernement du Soudan du Sud, cela veut dire que vous ouvrez la voie aux rebelles qui n’ont pas signé », le dernier accord de paix de septembre 2018, a-t-il poursuivi.
Ce ministre a estimé que « tout ceci est fait dans le but d’affaiblir le gouvernement pour qu’il soit renversé par l’opposition ».
Mais l’ONU attend de voir les autorités sud-soudanaises œuvrer véritablement pour l’application de l’accord de paix, afin de mettre un terme aux hostilités. Le pays est en guerre civile depuis 2013, alors qu’il a obtenu son indépendance du Soudan en 2011.