Amnesty International, le Forum des organisations nationales de droits humains (FONADH) et 31 organisations de défense des droits humains en Mauritanie, ont invité, ce lundi dans un communiqué, les six candidats à la présidentielle à « signer un manifeste contenant 12 engagements en faveur de la promotion et de la protection des droits humains en Mauritanie ».
Ces ONG estiment que le prochain président mauritanien devra impérativement « s’attaquer de toute urgence à la situation déplorable du pays en matière de droits humains ».
Il devra également adopter « une position plus ferme à l’égard de l’esclavage, de la traite des êtres humains et des attaques contre le droit à la liberté d’expression, y compris les manœuvres d’intimidation et le harcèlement visant les défenseurs des droits humains qui dénoncent la discrimination », poursuit le communiqué.
Si l’esclavage a été officiellement aboli en 1981 en Mauritanie, le phénomène persiste cependant, selon des ONG, sous la forme de cession gratuite par les descendants d’esclaves d’une partie de leur récolte à leurs maîtres traditionnels, de mariage forcé d’esclaves et même de vente.
En août 2015, le pays a adopté une nouvelle loi faisant de l’esclavage un « crime contre l’humanité », réprimé par des peines allant jusqu’à 20 ans de prison.
Le second et dernier mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz s’achève en août prochain, et le premier tour de la présidentielle est prévu le 22 juin. Les couleurs du parti au pouvoir seront défendues par un de ses proches, le général Mohamed Ould Ghazouani, ministre de la Défense qui a quitté le gouvernement en mars dernier pour préparer sa campagne.
Ces derniers jours, les candidats de l’opposition sont montés au créneau contre un appel d’offres, concernant l’impression des bulletins de vote, remporté par un homme d’affaires proche du président et soutien d’Ould Ghazouani. Vendredi 31 mai, ils ont exigé, au cours d’une conférence de presse, l’annulation de ce marché attribué par la CENI.
Cet homme d’affaires n’est autre que le « président du patronat, le même qui, il y a de cela quelques jours, organisait des collectes pour le candidat du pouvoir. Il y a là manifestement un conflit d’intérêts », a dénoncé Kane Hamidou Baba, candidat de la coalition d’opposition « Vivre ensemble ».