La ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo a critiqué le discours prononcé par le président François Hollande au XVe sommet de la Francophonie, samedi à Dakar.
Elle a confié à la presse que le discours du Chef de l’Etat français à l’adresse des chefs d’État et de gouvernement réunis dans la capitale sénégalaise, était assorti d’un ton paternaliste.
Le président français a profité de ce grand rendez-vous qui réunit les 57 pays partageant la langue française, pour interpeller les dirigeants africains sur la bonne gouvernance qui consiste à son avis, entre autres, à respecter les textes fondamentaux régissant le fonctionnement de l’Etat, allusion faite ici à plusieurs présidents africains qui, ces derniers temps, tentent de modifier la Constitution pour briguer des mandats supplémentaires.
Ce que ne tolère pas Mushikiwabo c’est la mise en garde adressé aux «dirigeants qui voudraient s’accrocher au pouvoir à tout prix». «Je trouve ça gênant qu’un président qui est avec ses pairs (…) ne vienne pas discuter avec eux, mais dicter ce qui devrait se passer dans leur pays», a-t-elle martelé.
Pour elle, ce n’est pas à Paris de «décider de l’avenir politique des Africains », estimant qu’il n’est pas normal, que le chef de l’Etat français dicte des directives aux pays africains.
Pourtant ce même discours était accueilli avec acclamations dans le Centre international des conférences de Dakar qui abritait le sommet. Ces applaudissements seraient tout simplement des salamalecs envers Hollande ou c’est la chef de la diplomatie rwandaise qui déjà remontée par le conflit qui oppose son pays à la France, n’a pas su juger le discours du président français à sa juste valeur ?
Pour rappel, en avril dernier, Louise Mushikiwabo avait également jugé inacceptable le boycott des commémorations du génocide Rwandais par la France. Le Rwanda accuse l’Hexagone d’avoir une part de responsabilité dans le génocide qu’il a connu en 1994.