Le Conseil constitutionnel en Algérie a annoncé, dans un communiqué diffusé dimanche, l’annulation de l’élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, faute de candidats.
« Le Conseil constitutionnel, réuni les 26 et 29 mai et 1er juin 2019, à l’effet de délibérer sur les dossiers de candidatures pour l’élection du président de la République prévu le 4 juillet 2019, s’est prononcé par le rejet des deux dossiers de candidature déposés auprès de lui », déclarant ainsi « l’impossibilité de tenir l’élection ». Aucune autre date n’a été fixée pour l’instant.
Une grande victoire pour le mouvement de contestation populaire qui réclamait le report de ce rendez-vous électoral, exigeant au préalable le départ de tous les caciques du régime de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et la mise en place d’une transition qui garantira la transparence du scrutin.
Aucune grande formation politique, aussi bien du côté du pouvoir que de l’opposition, n’a présenté de candidat, malgré l’insistance du chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, de tenir l’élection le 4 juillet, dans le respect de la procédure constitutionnelle, et de confondre ainsi « ceux qui tentent de faire perdurer cette crise ».
Abdelaziz Bouteflika, qui tenait à un cinquième mandat avant d’y renoncer, avait annoncé sa démission le 2 avril dernier sous la pression de la rue. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, avait été désigné chef de l’Etat par intérim, conformément à la Constitution du pays. Mais ce dernier, très proche à Bouteflika, est totalement déconsidéré par la majorité des Algériens.
Dans son communiqué, la haute juridiction qui a appelé à la mise en place des « conditions adéquates pour l’organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité », a indiqué qu’il « revient au chef de l’Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu’à l’élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel ».
Le bras de fer politique entre l’armée et les manifestants n’est pas à l’heure de l’apaisement. Les protestataires continuent de contester la personne de Bensalah jugée « impopulaire », tandis que le général Salah est totalement contre la transition. La semaine passée, il a proposé un dialogue en vue de sortir de la crise qui secoue le pays.