La maîtrise et le partage des informations sur les questions migratoires comme solution pour freiner le fléau, c’est ce que recommande le coordonnateur du Réseau sénégalais pour la défense des droits des migrants (Reddem), Moussa Seydou Diallo.
«L’accès, la maîtrise et le partage d’informations pertinentes sur les questions migratoires constituent un préalable pour susciter l’intérêt des différents acteurs concernés par les politiques migratoires, sa gestion et son impact sur les pays d’origine, de transit et d’accueil», a dit M. Diallo au cours d’une conférence publique, donnée samedi à Dakar, sur le «Pacte Mondial sur les Migrations : quels enjeux, défis et perspectives ?».
Diallo a indiqué qu’en raison d’une multiplicité de facteurs tels que les conditions socio-économiques défavorables, l’instabilité politique, les conflits et les troubles publics, les migrations sont en passe de devenir une des problématiques majeures du continent africain.
Il a rappelé qu’en 2011 après la chute du régime Kadhafi en Libye et l’enlisement du pays dans la guerre civile qui a suivi, ont poussé un grand nombre de migrants de l’Afrique de l’Ouest à poursuivre leur route vers l’Europe en traversant la Méditerranée.
L’ONU a d’ailleurs dénoncé vendredi les conditions «épouvantables» dans les centres de détentions des migrants en Libye, dont certains sont décédés de tuberculose tandis que des centaines survivent avec des rations alimentaires minimes.
«Environ 22 personnes sont décédées des suites de la tuberculose et d’autres maladies dans le centre de détention de Zintan depuis septembre dernier», a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Rupert Colville.
Selon l’ONU, il y a encore 3.400 migrants et réfugiés dans les centres de détention à Tripoli, en proie à de violents combats depuis début avril.
Malgré ces violences, les garde-côtes libyens continuent de ramener en Libye les personnes interceptées en Méditerranée. Depuis janvier, plus de 2.300 personnes ont ainsi été ramenées et placées dans des centres de détention libyens, selon l’ONU.