A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) sonne à nouveau son cri d’alarme sur les conditions catastrophiques de prise en charge des patients atteints du VIH/Sida, en République Démocratique du Congo (RDC).
« Le dépistage et la prise en charge doivent être gratuits. Il y a une loi sur la gratuité du traitement VIH, mais ce n’est pas du tout la réalité sur le terrain » en RDC, déplore Louise Roland-Gosselin, Coordinatrice de MSF à Kinshasa.
L’ONG MSF reste convaincue que le payement du traitement par les patients, constitue un sérieux obstacle pour circonscrire la maladie. Dans des pays où plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, les patients ont tendance à privilégier leurs repas plutôt que de payer les soins.
Selon MSF, plus de 80% des personnes atteintes du virus du Sida en RDC n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin. Ainsi, la situation de la maladie n’a pas connu d’évolution attendue. Ce qui permet à l’ONG de placer Kinshasa parmi les mauvais élèves de la lutte contre le VIH en Afrique.
Les autorités congolaises sont invitées à faire preuve, en moins d’un an, d’une volonté politique décisive pour une meilleure prise en charge de la maladie.
En avril dernier, lors la conférence internationale francophone sur le VIH et les hépatites virales, un spécialiste du Sida à MSF avait souligné : « quand on voit la situation dans des pays comme la RDC, la Guinée ou la RCA, on a l’impression de revivre une époque que l’on croyait révolue ».
Pour MSF, l’Afrique centrale et occidentale, accusent encore un retard flagrant dans la lutte contre la maladie, contrairement à l’Afrique australe qui a enregistré d’énormes progrès ces quinze dernières années, malgré la prévalence du sida dix fois plus élevée dans la région.
L’ONG interpelle donc à nouveau les gouvernements et les bailleurs de fonds à redoubler d’efforts pour éradiquer ou au moins circonscrire cette maladie mortelle.