Les Etats-Unis ont annoncé, lundi, l’envoi dans les prochains jours au Soudan, du secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique, Tibor Nagy, qui se chargera d’appeler les autorités de Khartoum à la «reprise » du dialogue entre l’armée au pouvoir et les représentants de la contestation populaire qui réclame un gouvernement civil.
Le département d’Etat qui a livré l’information a précisé également que l’émissaire «appellera à la fin des attaques contre les civils».
Cette visite interviendra après celle du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui s’était rendu vendredi 7 juin, à Khartoum, pour jouer le rôle de médiateur entre les deux protagonistes en conflit.
A l’issue de sa visite, il avait appelé «l’armée, le peuple et les forces politiques à faire preuve de courage et de responsabilité en prenant des actions rapides vers une période de transition démocratique et consensuelle dans le pays».
La situation au Soudan devient de plus en plus préoccupante pour la communauté internationale, depuis que les manifestants, qui réclament le transfert du pouvoir aux civils, ont subi, la semaine passée, une répression meurtrière ayant fait une centaine de morts et plus de 500 blessés.
Le pays est dirigé par un Conseil militaire de transition depuis la destitution, le 11 avril dernier, de l’ex-président Omar el-Béchir par l’armée sous la pression de la population.
Les négociations entreprises le mois passé par l’armée et les civils pour mettre en place une nouvelle instance chargée de mener la transition pendant trois ans, sont au point mort.
L’Union africaine a décidé de suspendre le Soudan parmi ses pays membres, jusqu’à l’établissement d’un gouvernement civil et un mouvement de désobéissance civile a été lancé lundi par le mouvement de contestation qui entend maintenir la pression sur l’armée.