Les responsables de l’enquête anti-corruption Lava Jato (Lavage express) au Brésil ont fait des manigances afin de contrecarrer le retour de l’ancien chef d’Etat brésilien Lula au pouvoir l’an dernier, a affirmé dimanche le site d’investigation «The Intercept», s’appuyant sur des fuites d’informations.
The Intercept a fait ces déclarations après être entré en possession d’un important volume de messages privés obtenus par «une source anonyme» et échangés, entre autres, sur Telegram entre les procureurs et le juge Sergio Moro, en charge de l’enquête Lava Jato et devenu, depuis, le ministre brésilien de la Justice du nouveau président Jair Bolsonaro.
«Alors qu’ils ont assuré longtemps qu’ils étaient apolitiques et motivés par la seule lutte anticorruption, les procureurs de Lava Jato ont, en fait, comploté entre eux sur les moyens d’empêcher le retour au pouvoir de Lula et de son Parti des Travailleurs», mentionne le site d’investigation.
A en croire les échanges, le juge Moro aurait fourni des indications et recommandations aux procureurs contre l’ancien président brésilien, qu’il avait condamné en première instance en 2017.
D’autres conversations montrent également que les procureurs avaient «de sérieux doutes sur des preuves suffisantes de la culpabilité de Lula» dans l’affaire de l’obtention d’un appartement en pot-de-vin et qui a entraîné son emprisonnement, pour huit ans et 10 mois suite à une récente révision de sa condamnation.