La Cour constitutionnelle en République démocratique du Congo (RDC) a déchu de leur qualité de députés, 23 opposants, dans le cadre du contentieux électoral relatif aux législatives du 30 décembre passé, au profit des membres du Front commun pour le Congo (FCC) de l’ex-président Joseph Kabila.
La Cour, dont les décisions sont définitives, a examiné plus d’un millier de recours. Les invalidations concernent une dizaine d’élus proches de l’opposant Moïse Katumbi, huit élus du Mouvement de libération du Congo (MLC) de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba et deux élus proches du candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018, Martin Fayulu.
Grâce à cette situation qui a bénéficié aux anciens ministres et ex-gouverneurs du FCC, cette coalition politique obtient ainsi une majorité parlementaire absolue, avec plus de 360 élus à l’Assemblée nationale, provoquant la colère de l’opposition.
« C’est une situation préoccupante parce que la Cour constitutionnelle s’est totalement décrédibilisée à travers des arrêts irréguliers, uniques qui ne reflètent aucune cohérence ni dans la forme, ni dans le fond », a fait part le député Jacques Ndjoli du MLC, regrettant un Parlement qui sera « monocolore, avec une opposition-alibi chargée d’accompagner une démocratie de pacotille ou une coquille vide ».
Dans un tweet, Martin Fayulu a déclaré que « la Cour constitutionnelle se prend à son propre piège en invalidant les députés, sans évidence, aucune. Sans recomptage des voix devant témoins et reclassification des résultats. Comment la Cour peut-elle justifier ses décisions iniques ? ».
L’opposition qui se retrouve désormais avec moins de 100 députés sur 500 que compte la chambre basse du Parlement, prévoit des manifestations à partir du week-end prochain pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’anarchie constitutionnelle et de provocation.