Le forum économique de la francophonie s’est ouvert lundi à Dakar, au lendemain de l’élection par consensus, de la nouvelle secrétaire générale de l’OIF, la canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean.
Emboîtant le pas à Louise Mushikiwabo, chef de la diplomatie rwandaise qui a critiqué le président français, François Hollande pour avoir usé d’un ton paternaliste à l’adresse des chefs d’Etat africains lors du sommet de l’OIF, le président sénégalais, Macky Sall a pour sa part, recadré les types de relations qui existent entre l’Afrique et les autres partenaires occidentaux.
«Je sais que la présence de la Chine en Afrique dérange certains, mais il faut qu’ils acceptent la concurrence» a-t-il souligné en s’adressant indirectement au chef de la délégation française.
Se sentant interpellé dans le recadrage de Macky Sall, le ministre Français des Affaires Etrangers, Alain Juppé a répliqué en affirmant qu’«on n’est pas seul en Afrique et on n’a pas peur que d’autres viennent. J’ai bien noté que les Chinois travaillent 7 jours sur 7 ». En matière de compétitivité «nous avons un grand retard à rattraper en France. Mais la France restera un partenaire privilégié de l’Afrique» a rétorqué Alain Juppé.
Par ailleurs plaidant pour l’amélioration de la gouvernance et de l’Etat de droit, le président Sall a souligné que «l’Afrique est une terre d’opportunités, parce que tout doit y être construit : les autoroutes, les chemins de fer, les ponts. Améliorons la gouvernance dans nos pays, une bonne gouvernance dans l’Etat de droit».
Sur cette question, le chef de la diplomatie française a réaffirmé sa confiance en l’Afrique où progresse la démocratie. L’économie, suggère Alain Juppé, «ne peut prospérer que sur le terreau de la démocratie».
Le président Sall a enfin invité les Africains à tirer profit des opportunités offertes par la présence aussi bien des Chinois que des Occidentaux et surtout de rentabiliser l’importante contribution des fonds chinois et la technologie européenne et américaine ou canadienne.
En plus de la nomination pour la première fois par l’OIF d’un non africain à sa tête, le XVe Sommet de la Francophonie, relèvent les observateurs à Dakar, a souffert d’une tension inhabituelle en les dirigeants des pays africains et ceux de la Françafrique ou de l’ancienne puissance coloniale.