L’ancien chef d’Etat soudanais, Omar el-Béchir a été inculpé pour corruption, ce jeudi 13 juin, par un tribunal à Khartoum, selon l’agence officielle de presse Sunna.
«Le ministère public annonce avoir terminé toutes les enquêtes concernant l’action (en justice) intentée contre le président déchu Omar el-Béchir par des procureurs anti-corruption», rapporte l’agence de presse soudanaise «SUNA».
L’ancien président était accusé «de possession de devises étrangères, d’avoir acquis des richesses de façon suspecte et illégale et d’avoir ordonné l’état d’urgence», selon les informations obtenues par l’agence auprès d’une source qui a requis l’anonymat.
Dans la même journée de jeudi, le Conseil militaire, qui avait pris les rênes du pouvoir après la destitution d’el Béchir, a reconnu pour la première fois avoir ordonné la dispersion, le 3 juin dernier, d’un sit-in de manifestants qui réclamaient le transfert du pouvoir aux civils, devant le QG de l’armée à Khartoum.
«Le Conseil militaire a décidé de disperser le sit-in et un plan a été établi en ce sens (…) Mais nous regrettons que des erreurs se soient produites», a annoncé le général Chamseddine Kabbachi, porte-parole de cette instance, précisant que les résultats de l’enquête sur cette dispersion seraient publiés samedi prochain.
Devant la forte tension provoquée par la répression de l’armée qui avait fait une centaine de morts, des émissaires africains et américains se sont succédé à Khartoum pour tenter de trouver une solution à la crise soudanaise.
Les négociations entre l’armée et les opposants civils ont finalement repris, après trois semaines d’interruption.
La crise au Soudan dure depuis décembre 2018, suite au triplement du prix du pain, dans un contexte de pauvreté extrême. Un sit-in s’était installé le 6 avril devant le siège de l’armée pour réclamer non seulement le départ du président el-Béchir, mais aussi de tout son régime pour céder la place à un gouvernement démocratiquement élu.