Deux pétroliers norvégien et japonais ont été attaqués hier jeudi en mer d’Oman, quasiment un mois jour pour jour après plusieurs incidents similaires. Les Etats-Unis accusent l’Iran d’en être responsable.
Les autorités maritimes norvégiennes ont évoqué une attaque, faisant état de trois explosions à bord du Front Altair, un tanker de 111.000 tonnes, mais qu’aucun membre d’équipage n’avait été blessé.
De son côté, le second navire, le Kokuka Courageous, un méthanier, a essuyé des tirs, mais son équipage de 21 membres n’a pas été touché et sa cargaison de méthanol est intacte.
L’association internationale des pétroliers indépendants (Intertanko) a décrit ces attaques comme «coordonnées et planifiées». CNN a cité un responsable du gouvernement américain selon lequel une mine «limpet» (mine aimantée) qui n’a pas explosé a été retrouvée sur la coque d’un des pétroliers.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a accusé l’Iran d’être responsable de ces attaques, assurant que la République islamique cherche à empêcher le passage du pétrole par le détroit d’Ormuz, pour faire grimper ainsi les prix du pétrole.
Avec les répercussions de ces attaques sur la liberté de la navigation, Washington considère ces actes de sabotage comme une menace claire pour la paix et la sécurité internationales, au moment où l’Iran rejette en bloc, les accusations à son encontre.
Le 12 mai, quatre navires, deux saoudiens, un émirati et un norvégien, dont trois pétroliers, avaient été endommagés par des «actes de sabotage», attribués à l’Iran par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis.
L’incident d‘hier fait craindre un nouvel embrasement dans le Golfe. Vu la situation, l’ONU a décidé de réunir en urgence, cette nuit, son Conseil de sécurité à huis-clos. Le secrétaire général de l’ONU a averti que le monde ne pouvait pas se permettre un conflit majeur dans la région du Golfe.
Celle-ci est déjà sous tension du fait de la crise entre Washington et Téhéran, depuis le désengagement unilatéral des Etats-Unis l’an dernier de l’accord international de 2015 conclu à Vienne sur le programme nucléaire iranien. L’administration de Donald Trump a ensuite rétabli et renforcé les sanctions contre la République islamique d’Iran.