La Cour Pénale Internationale (CPI) a statué lundi à La Haye sur la peine de 14 ans de prison contre l’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, accusé d’avoir enrôlé des enfants soldats dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
La CPI a finalement rejeté à l’unanimité l’appel du fondateur de l’Union des Patriotes Congolais (UPC). Le milicien a notamment été reconnu coupable d’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans entre 2002 et 2003 dans son pays d’origine. Le juge en charge du dossier, Erkki Kourula, a affirmé que Thomas Lubanga avait demandé à ce que le premier verdict soit annulé au motif que ses droits à un procès équitable n’avaient pas été respectés.
Le « seigneur de guerre » comme le surnommaient certains, va donc purger une peine d’emprisonnement de 14 ans après avoir été reconnu coupable de crime de guerre. Lors de sa première condamnation en 2012, les juges avaient mis en avant le fait qu’ils avaient en leur possession des preuves de l’implication de l’ex-chef dans cet enrôlement.
Selon eux, Thomas Lubanga se rendait en personne dans les villages congolais pour recruter les futurs enfants soldats. Ces derniers étaient par la suite utilisés comme gardes du corps ou soldats dans l’Ituri, région située dans le nord-est du pays.
Selon plusieurs ONG, la région d’Ituri, à cause de ses nombreuses ressources, est en proie depuis 1999 à des violences qui ont causé la mort de quelque 60 000 personnes. Les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche armée de l’UPC de Lubanga, combattaient principalement des milices de l’ethnie rivale Lendu pour le contrôle des ressources d’Ituri.
Ce procès avait été fortement médiatisé il y a quelques années du fait d’avoir été le premier de la Cour Pénale Internationale. En effet, Thomas Lubanga avait été jugé en 2009, trois ans seulement après son transfert à La Haye.