Trois kamikazes se sont fait exploser dimanche soir, tuant au moins 30 personnes et blessant 40 autres, à proximité d’un local où s’étaient massés des supporters de football dans la ville de Konduga, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria.
Selon un chef de milice de la ville, le propriétaire du centre, où étaient massés des fans de football et l’un des trois kamikazes «se sont violemment disputés, puis le kamikaze s’est fait exploser». Les deux autres ont alors eux aussi activé leurs charges explosives en dehors du centre, près d’une échoppe de thé.
Selon le chef des services de secours d’urgence du Borno, le nombre de victimes aurait pu être moindre si les secours avaient eu un accès plus rapide à Konduga. En plus du manque d’infrastructures médicales et de médicaments, les secours ont dû attendre un certain temps avant d’obtenir l’autorisation de l’armée de se rendre sur les lieux depuis Maiduguri.
L’attaque, qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, porte la marque des djihadistes de Boko Haram. Elle serait l’une des plus meurtrières du groupe djihadiste depuis des mois dans cette région.
Située à une quarantaine de kilomètres de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, la ville de Konduga est régulièrement la cible de kamikazes fidèles au chef historique du groupe Boko Haram, Abubakar Shekau.
Ces derniers, installés dans une forêt non loin, mènent de fréquentes incursions dans la ville. Ces attaques sont souvent perpétrées par des femmes ou des jeunes filles, contre des cibles civiles comme des mosquées, des marchés ou des arrêts de bus.
L’autre faction de Boko Haram, qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI), s’attaque plutôt à des cibles militaires. En une dizaine d’années, l‘insurrection lancée par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria et sa répression par l’armée ont fait plus de 27.000 morts.