Le procureur du tribunal militaire de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a requis la prison à vie pour les généraux Gilbert Dienderé, ex-chef d’état-major particulier de la présidence et Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, sous le régime de l’ex-président Blaise Compaoré.
Il a retenu contre ces deux principaux accusés du procès du putsch manqué de septembre 2015, les charges de «trahison» de «meurtres» et d’«attentat à la sûreté de l’Etat» pour le premier et de «complicité» pour le second.
«Diendéré est l’instigateur principal du coup d’Etat» de 2015, a déclaré le procureur qui a précisé qu’«après l’arrestation des autorités de la transition, il a été la première personne contactée par les éléments qui ont exécuté le coup» de force.
Et d’ajouter, «un document portant création du CND (Conseil national pour la démocratie) a été retrouvé sur son ordinateur portable expertisé, sa date est antérieure à la prise d’otages des autorités. Il était bien au courant des actions en cours».
Concernant Djibrill Bassolé, le procureur a souligné que l’infraction de complicité (d’attentat à la sûreté de l’Etat) a été retenue contre lui, et une soixantaine d’autres personnes pour avoir « aidé à préparer ou faire consommer le coup d’Etat».
Le parquet a demandé que les deux généraux, pour lesquels les charges de «coups et blessures» ont également été retenues, soient destitués de leur grade.
Une peine de 25 ans de prison a été proposée par le procureur pour les sous-officiers parmi lesquels figurent les membres du commando ayant procédé à la planification, l’arrestation et la séquestration des autorités de la transition.
Les auteurs du putsch manqué de 2015 avaient tenté de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, provoquée par une insurrection populaire. Le coup d’Etat manqué avait fait 14 morts et 270 blessés.