L’on en sait un plus sur ce qui est reproché à l’ancien chef de l’Etat béninois, Boni Yayi, quasiment assigné à résidence depuis début mai. Le prédécesseur du président Patrice Talon est accusé par la justice d’être impliqué dans l’organisation des manifestations post-électorales de mai.
«Les éléments que détient la justice aujourd’hui prouvent l’implication personnelle de l’ancien président Boni Yayi dans les événements des 1er et 2 mai 2019», a officiellement déclaré hier le procureur de tribunal de première instance de Cotonou, Mario Metonou. Il a également déploré le «refus», à deux reprises, de l’ancien président d’être auditionné, «malgré les précautions prises pour respecter son statut d’ancien chef d’État».
Boni Yayi était en effet, l’une des voix les plus opposées au dernier scrutin législatif qui s’est déroulé dans aucun candidat de l’opposition. Au côté de Nicéphore Soglo, un autre ancien président du Bénin, Boni Yayi avait réclamé le report de cette élection, et appelé à des discussions devant aboutir à un scrutin inclusif.
Son domicile est encerclé par les forces de l’ordre depuis début mai, au plus de fort de la tension post-électorale. Cette présence policière devant le domicile de l’ancien dirigeant avait provoqué la colère des jeunes du milieu.
La semaine dernière, les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de trois jeunes à Tchaourou, localité située à 350 kilomètres au nord de Cotonou, d’où est originaire M. Boni. Ces personnes sont présumées impliquées dans les violences qui ont suivi les élections présidentielles.
Ces arrestations ont provoqué des violences dans ladite localité ainsi qu’à Savé, une localité voisine plus au sud sur le même axe routier. Les affrontements entre les militaires et les guerriers traditionnels venus soutenir la population ont duré plusieurs jours et ont fait au moins 7 morts cumulés pour les deux localités, ainsi qu’une cinquantaine de blessés dans les rangs des forces de l’ordre. Des médiateurs ont été désignés pour apaiser les tensions.