50% des entreprises publiques tunisiennes sont menacées de disparition. C’est ce qu’on apprend de Tunis. En l’absence d’un plan d’action d’ici 2020, pas moins de 50% des entreprises publiques risquent de disparaître, a alerté ce mercredi 19 juin, Faycel Derbel, l’un des conseillers du premier ministre tunisien, Youssef Chahed.
M. Derbel a fait cette mise en garde lors d’une rencontre-débat, sur le thème « Entreprises publiques, restructuration : enjeux, menaces et opportunités ». Dans sa prise de parole, le conseiller a préconisé le mot sauvetage à celui de restructuration. « Il est plus judicieux de parler aujourd’hui d’un plan de sauvetage plutôt que d’une restructuration », a indiqué Faycel Derbel.
A l’en croire, sur 119 entreprises publiques, 102 établissements requièrent une réforme urgente, relevant que certains établissements sont actuellement en situation de cessation de paiement.
Certains établissements sont concernés par cette question, particulièrement la Société des transports de Tunis (Transtu) et la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), a-t-il cité.
Comme cause de cette situation inquiétante des entreprises publique tunisiennes, le représentant résidant de la Banque mondiale (BM) en Tunisie, Antonius Verheijen a pointé du doigt une certaine fragmentation des ministères et organismes publics en Tunisie.Pour lui, cette fragmentation constitue une véritable défaillance de gouvernance.
« L’Etat n’a pas actuellement une vue exhaustive, récente et de qualité de la situation opérationnelle et financière des entreprises publiques, notamment des entreprises d’une importance structurelle pour l’économie et les finances publiques », a commenté M.Verheijen.
« La situation désastreuse des entreprises publiques nécessite une vision politique clairvoyante», a fait noter Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ajoutant que la centrale syndicale reste ouverte aux propositions de réforme même celle qui concerne la restructuration sociale.
Le constat ainsi fait, il a été recommandé la révision de certains textes de loi qualifiés d’obsolètes, désormais devenus un handicap pour les entreprises publiques.