Dans un communiqué publié hier dimanche, le géant de la distribution Carrefour a annoncé céder d’ici la fin de l’année 80% de ses activités locales au groupe chinois Suning. com. Cette transaction, dont le montant est de 620 millions d’euros, devrait être « effective d’ici la fin de l’année 2019 ».
Le groupe français a précisé que le prix de 620 millions d’euros « pourra faire l’objet d’ajustements à la date de réalisation de la transaction, en fonction de l’évolution de l’endettement net et du besoin en fonds de roulement de Carrefour Chine ».
Carrefour devrait donc conserver 20% du nouvel ensemble et deux sièges sur sept au conseil de surveillance de Carrefour Chine. Cependant, selon les termes de l’accord, diverses modalités et « fenêtres » sont prévues au cours des quatre prochaines années pour céder au groupe chinois cette participation résiduelle de 20% détenue par Carrefour.
S’il est incontestablement marquant, le désengagement de Carrefour de la Chine est loin de constituer une surprise. Ces dernières années, le groupe a vu sa situation se dégrader progressivement dans le pays. Carrefour est victime de l’explosion sur cette période de la vente en ligne en Chine, qui permet de se faire livrer très rapidement à son domicile des milliers de références sans quitter son salon.
Le plan de redressement lancé fin 2017 n’aura pas suffi à redresser durablement sa rentabilité. Présent dans le pays depuis 1995, où il opère 210 hypermarchés et 24 magasins de proximité, Carrefour Chine aura généré en 2018 un chiffre d’affaires de 3.6 milliards d’euros, en repli de presque 10% sur un an, et une perte d’exploitation de 32 millions d’euros, après une perte de 72 millions en 2017.
En face, Suning.com, à qui Carrefour cède ses activités, est, selon les données présentées dans le communiqué de Carrefour, un géant de la distribution en Chine avec plus de 8 881 magasins dans plus de 700 villes et la troisième plateforme d’e-commerce du pays.