En Mauritanie, le clan du président Mohamed Ould Abdel Aziz garde toujours le pouvoir, puisque son candidat, le général Mohamed Ould Ghazouani, est quasiment assuré de remporter dès le premier tout, le scrutin présidentiel de ce week-end.
Les derniers résultats publiés sur sa page Facebook par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), créditent le général Mohamed Cheikh El-Ghazouani de 51,8 % des voix. Ces résultats portent sur «près de 98 % des bureaux de vote», selon la CENI.
Il devance ainsi largement ses opposants, le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid (18,58 %), l’ancien Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87 %), le journaliste Baba Hamidou Kane (8,71%) et le professeur d’université Mohamed Ould Moloud (2,44%). Le taux de participation au scrutin est de 62,66 %, selon la CENI.
Déjà dans la nuit de samedi à dimanche, Mohamed Ould Ghazouani s’était proclamé vainqueur de la présidentielle, devant plusieurs centaines d’invités dont des ministres et cadres du parti au pouvoir, réunis au Palais des congrès.
Alors que le ministre des Communications et porte-parole du gouvernement, Sidi Mohamed Ould Maham félicite déjà le «nouveau président élu de Mauritanie», l’opposition crie au scandale, et dénonce un «nouveau coup d’État». Les quatre candidats de l’opposition ont annoncé qu’ils utiliseraient «tous les recours légaux» pour contester ces résultats.
«Nous rejetons les résultats de ce scrutin entaché de nombreuses irrégularités, et nous considérons qu’ils n’expriment nullement la volonté du peuple mauritanien», a dit Biram Ould Dah Ould Abeid lors d’une conférence de presse conjointe des quatre candidats de l’opposition. Ils exigent que la CENI publie ces résultats «bureau par bureau».