Le candidat du parti au pouvoir en Mauritanie, le général Mohamed Ahmed Ould Ghazouani, a remporté la présidentielle du samedi 22 juin, avec 52% des voix, selon les résultats provisoires communiqués, dans la soirée du dimanche, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a aussi annoncé un taux de participation est de 62,66%.
Le proche allié du président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, était face à quatre candidats de l’opposition. Le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid est classé en deuxième position (18,58%) et l’ancien premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar occupe la troisième place (17,85%).
Ces résultats provisoires étaient déjà contestés par l’opposition avant même qu’ils ne soient communiqués officiellement. Ils étaient d’abord affichés sur la page Facebook de la CENI et ont provoqué dans la journée du dimanche des incidents entre manifestants et forces de l’ordre dans les rues de Nouakchott la capitale.
En effet, lors d’une conférence de presse conjointe des quatre candidats de l’opposition qui estiment que l’élection a été émaillée de « multiples irrégularités », un parmi eux, Biram Dah Abeid, a appelé les Mauritaniens « à résister, dans les limites de la loi, à ce énième coup d’Etat contre la volonté du peuple ».
Dans le même sens, Kane Hamidou Baba, a déclaré à leurs partisans que « vous avez gagné, mais on veut vous arracher votre victoire. La marche d’aujourd’hui doit s’ébranler en direction de la CENI ».
Ils étaient entre 700 et 800 manifestants de l’opposition à marcher en direction de l’organe en charge de l’organisation des élections, et qui ont été dispersés par la police qui a fait usage du gaz lacrymogène.
Les résultats de la CENI doivent être validés par le Conseil constitutionnel après examen d’éventuels recours. Ce scrutin doit marquer la première transition entre un président sortant et son successeur élu au suffrage universel. La Mauritanie a connu de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008, date du coup d’Etat qui a porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir avant son élection en 2009.