Bloqué pendant deux semaines au large de l’île de Lampedusa, avec 42 migrants à bord, le bateau humanitaire de l’ONG allemande Sea-Watch a décidé mercredi, d’entrer dans les eaux maritimes italiennes, en violation du blocus décrété par le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini.
«Ça suffit, nous entrons», a posté sur le réseau social Twitter l’ONG Sea-Watch. Le navire humanitaire battant pavillon néerlandais a décidé mercredi après-midi d’enfreindre les limites fixées par Salvini et d’entrer dans le port sicilien, «non pas par provocation, mais par nécessité, par responsabilité», ajoutant que le Sea-Watch n’avait pas d’autre choix.
L’ONG a par ailleurs sollicité l’intervention de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour la désignation d’un port de débarquement sûr en Italie. Mais, sa requête d’urgence a été rejetée mardi, par cette instance.
Pour Carola Rackete, la capitaine allemande du Sea-Watch, « c’est Matteo Salvini qui décide et provoque le blocage». Cette femme de 31 ans est prête à perdre son navire, que le leader de La Ligue (extrême-droite) pourrait ordonner sa saisie.
Dans une vidéo postée sur Facebook, le vice-Premier ministre italien a estimé que le Sea-Watch est «hors la loi» et met «en danger la vie de dizaines de migrants pour un petit jeu politique dégueulasse». «Nous utiliserons tous les moyens démocratiques nécessaires pour bloquer ce massacre du droit», a-t-il martelé.