Des organisations de la société civile en Ouganda ont annoncé, mardi 2 juillet, avoir engagé des poursuites devant la Cour de justice des Etats d’Afrique de l’Est, contre les gouvernements d’Ouganda et du Rwanda, en raison des conséquences fâcheuses entraînées par la fermeture de la frontière entre les deux pays.
L’Institut est-africain pour le commerce et les négociations (SEATINI), l’Initiative est-africaine pour l’avancement des femmes (EASSI) et le Centre ougandais pour le droit à la nourriture et aux conditions de vie adéquates (CEFROHT), réclament qu’une indemnisation convenable soit versée aux personnes touchées par cette fermeture partielle de la frontière.
« Le procès contre les deux gouvernements a pour but de s’assurer que les pertes encourues par ceux vivant du commerce et par la société dans son ensemble fassent l’objet d’un audit et que les parties concernées soient dédommagées de manière adéquate », ont-elles indiqué dans leur communiqué.
Le Rwanda et l’Ouganda s’accusent mutuellement d’ingérence politique et d’espionnage. L’initiative d’empêcher toute circulation entre les deux pays a été prise par Kigali depuis février dernier, portant un coup dur aux commerçants, à l’industrie des transports, aux restaurants, aux hôtels…
Kigali a toujours justifié cette fermeture, concernant « les poids lourds » et non « les voyageurs », par la nécessité d’« accélérer les travaux de construction en cours à Gatuna et d’améliorer la fluidité des flux de marchandises et de services ».
Les trois ONG estiment malgré tout que cette mesure « va à l’encontre du traité établissant la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est », et reprochent les gouvernements de ces deux pays de ne pas engager des démarches « pour résoudre la question ».
Le 10 juin dernier, les autorités rwandaises avaient décidé de rouvrir momentanément la frontière ; ce qui n’a pas été jugé suffisant par les populations touchées.
Les trois ONG affirment que les procureurs généraux des deux pays ont reçu notification de la plainte. Reste que la Cour des Etats d’Afrique de l’Est fixe une date pour la première audience.