Daniel Bekele, un ancien prisonnier politique et ancien directeur Afrique de l’ONG Human Rights Watch, a été nommé par des députés éthiopiens à la tête de la Commission nationale pour les droits de l’Homme, a annoncé mardi le bureau du Premier ministre Abiy Ahmed.
« Félicitations à Daniel Bekele (…), nommé commissaire de la Commission éthiopienne des droits de l’Homme par l’Assemblée », a indiqué le bureau du Premier ministre dans un tweet. « Des institutions indépendantes, crédibles et fortes jouent un rôle vital pour s’assurer d’une démocratie multipartite ».
Daniel Bekele a passé plus de deux ans en prison après les élections générales de 2005, dont l’opposition avait affirmé qu’elles étaient truquées. Des manifestations antigouvernementales avaient été sévèrement réprimées et des opposants arrêtés.
M. Bekele avait dans ce cadre été accusé de conspiration et incitation à renverser le gouvernement. Après sa libération, il avait été nommé directeur Afrique de Human Rights Watch, et avait également travaillé pour Amnesty International.
Cette nomination intervient dans un contexte de montée des nationalismes régionaux, d’explosion des violences intercommunautaires.
Des dizaines de membres et sympathisants d’un parti ethno-nationaliste amhara ont été récemment arrêtés en lien avec ce que les autorités qualifient de « tentative de coup d’Etat » samedi contre le gouvernement de la région de l’Amhara, dans le nord-ouest de l’Ethiopie.
Le 22 juin, cinq hauts responsables, dont le chef d’état-major de l’armée éthiopienne et le président de la région amhara, ont été assassinés lors d’une tentative de coup d’Etat contre le gouvernement de la région amhara orchestré, selon les autorités, par un ethno-nationaliste ahara.
Depuis son entrée en fonction en avril 2018, Abiy Ahmed s’est efforcé de démocratiser le pays, légalisant des groupes dissidents et améliorant la liberté de la presse. Mais cet assouplissement a également permis une expression plus libre des tensions intercommunautaires et nationalismes ethniques.