Le Conseil militaire de transition au Soudan et les leaders de la contestation sont parvenus, samedi, à un accord sur le partage du pouvoir, après deux jours de négociations sous la médiation de l’Union africaine (UA) et l’Ethiopie.
L’accord « prévoit une alternance entre les militaires et les civils, pour une période de trois ans ou un peu plus », a précisé le médiateur de l’UA, Mohamed El-Hacen Lebatt, au cours d’une conférence de presse.
Un conseil souverain, avec une présidence tournante notamment, sera créé. L’instance de transition sera composée de cinq militaires et six civils, dont cinq issus de l’ALC. Les militaires présideront en premier la transition, avant que les civils ne prennent la relève.
La junte militaire a promis de respecter l’accord. Le chef du Conseil militaire, Abdel Fattah al-Burhane, s’est engagé à « préserver » et « appliquer » ledit accord, mettant en avant une « étroite coopération » avec l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation des civils.
Le vice-président du Conseil, le général Mohammed Hamdan Dagalo, a plaidé pour l’unité des efforts de toutes les parties. « Maintenant, nous vous promettons et à nos frères avec lesquels nous sommes tombés d’accord qu‘à partir de maintenant, nous allons aller de l’avant et joindre nos efforts et nous parler afin que nous soyons capables de faire avancer ce pays, a fait part ce responsable. « Le pays a besoin de nos efforts pour aller de l’avant », a-t-il insisté.
Les tensions entre l’armée et les civils ont pris de l’ampleur depuis la destitution du président Omar el-Béchir, le 11 avril dernier, après 30 ans de règne. La contestation réclamait le transfert du pouvoir à un gouvernement civil.
Si des centaines de Soudanais ont éclaté de joie, vendredi à Khartoum la capitale, après la conclusion de l’accord, clamant que le sang des martyrs n’a pas coulé pour rien, deux factions rebelles du Darfour ont rejeté cet accord. Elles exigent des négociations de paix avec les groupes armés, évoquées lors des premières discussions avec l’opposition.
L’ONU a exhorté, dans un communiqué, toutes les parties prenantes à œuvrer pour l’application rapide, inclusive et transparente de l’accord et à résoudre les problèmes en suspens par la voie du dialogue.