Plusieurs dizaines de personnes ont été sauvagement tuées à l’arme blanche dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), région où l’armée congolaise et les casques bleus se révèlent impuissant.
Quelque 36 corps sans vie d’hommes, femmes et enfants ont été découverts dans la nuit de samedi à dimanche, près de la ville d’Oicha à une trentaine de kilomètres au nord de Beni, ville située dans le nord-est du Pays. Ce nouveau carnage attribué aux rebelles ougandais membres des Forces Démocratiques Alliées (ADF) porte à plus de 250 le nombre de personnes tuées dans des circonstances similaires dans le nord de la province du Nord-Kivu depuis le début du mois d’octobre.
La région est le théâtre de telles atrocités depuis maintenant 20 ans, affirment certains habitants de Beni, qui dénoncent notamment la passivité des autorités locales et des troupes onusiennes de la MONUSCO.
Le chef de la mission des nations unies au Congo a quant à lui condamné avec fermeté les violences de dimanche. Il a souligné dans un communiqué, l’urgence de multiplier les actions conjointes entre ses troupes et celles de la RDC dans les plus brefs délais. Pour se faire, il a notamment proposé l’implantation de patrouilles préventives dans la zone pour combattre les ADF.
Selon plusieurs experts, quelque 400 rebelles des Forces Démocratiques Alliées sévissent encore dans la région. Le but de ces massacres serait selon eux de signifier aux autorités locales de cesser la traque contre ces rebelles musulmans opposés au président ougandais, Yoweri Museveni depuis 1995.
L’opération Sokola a permis à l’armée congolaise de déloger les ADF de la plupart de leurs bastions dans les contreforts montagneux du Ruwenzori, à la frontière entre le Congo et l’Ouganda. Mais l’opération a été brusquement interrompue en août au lendemain du décès du général qui la commandait.
La traque aux rebelles de l’ADF a été reprise fin novembre par l’armée congolaise mais elle n’ pas encore abouti à des résultats concluants pour ramener paix et sécurité dans la région.