Un navire de forage turc, le deuxième en deux mois, est arrivé dimanche au large des côtes de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) pour des travaux d’exploration de gisements gaziers et pétroliers, malgré l’opposition de la République de Chypre, membre de l’Union Européenne.
Cité par des médias locaux, le ministre turc de l’Energie, Fatih Sonmez a déclaré que le navire «Yavuz» devrait commencer à forer dès cette semaine, dans une zone située au large de la péninsule de Karpas, au nord-est de l’île, soit dans la partie sous le contrôle de la République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale.
Ce développement a provoqué la colère des dirigeants chypriotes de Nicosie qui dénoncent une atteinte à la souveraineté maritime de leur pays.
La découverte des gisements gaziers et éptroliers au large de Chypre a exacerbé les tensions opposant la Turquie et Chypre depuis l’intervention militaire turque de 1974 qui avait abouti à la division de l’île.
Les autorités de Nicosie considèrent que la zone de forage appartient à sa zone économique exclusive, ce que réfute la Turquie. Les dirigeants des Etats méditerranéens de l’Union européenne, réunis le mois dernier à Malte, ont apporté leur plein soutien à leur partenaire chypriote dans ce litige.
De l’autre côté, la Turquie ne semble tenir compte d’aucune des critiques et menaces de l’Union européenne. Un premier navire, «Fatih», dépêché il y a quelques mois, a déjà entamé des forages exploratoires dans la même zone.
Le 20 juin dernier, à l’annonce de l’envoi du «Yavuz», l’Union européenne avait menacé la Turquie de sanctions, dénonçant les «activités illégales» d’Ankara dans cette partie contesté de Chypre.
Les autorités chypriotes ont même délivré des mandats d’arrêt contre l’équipage du Fatih, mais le président turc Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de fermeté.