Le pape François a déclaré lundi que les migrants sont «des personnes humaines» et «le symbole de tous les exclus de la société globalisée», à l’occasion d’une messe en la basilique Saint-Pierre marquant le sixième anniversaire de sa visite sur l’île italienne de Lampedusa.
En présence de seulement 250 invités, migrants et secouristes, le Pape a souligné lors d’une homélie que «les migrants sont avant tout des personnes humaines», les qualifiant de « symbole de tous les exclus de la société globalisée ».
« Ce sont des personnes. Il ne s’agit pas seulement de questions sociales ou migratoires ! Ce ne sont pas seulement des migrants ! », a-t-il dit.
Le 8 juillet 2013, quatre mois après son élection, le pape François s’était déplacé sur la petite île italienne (située entre la Libye et la Sicile) pour dénoncer « la mondialisation de l’indifférence » envers les migrants.
Depuis lors, le pape n’a eu de cesse de multiplier les appels en faveur des migrants fuyant guerres et misère économique, semonçant souvent durement la vieille Europe tout en admettant que les Etats doivent aussi tenir compte de leur capacité d’accueil et d’intégration des étrangers.
« Malheureusement, les périphéries existentielles de nos villes sont peuplées de personnes exclues, marginalisées, opprimées, discriminées, abusées, exploitées, abandonnées, pauvres et souffrantes », a encore déploré François lundi.
L’ONU et les ONG rappellent régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi après une révolte en 2011, et où ils se retrouvent placés « en détention arbitraire » ou à la merci de milices.
Malgré une insécurité persistante, la Libye reste un important point de transit pour les migrants en grande partie africains cherchant à joindre l’Europe.
53 migrants ont été tués récemment dans un raid aérien contre leur centre de détention à Tajoura, une banlieue-est de Tripoli aux mains du GNA.
Le 4 avril, les troupes du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, ont lancé une offensive pour s’emparer de Tripoli, où siège leur rival, le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.