Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé mercredi à Nairobi, que la force conjointe antijihadiste du G5-Sahel ne suffirait pas à enrayer la progression du terrorisme en Afrique de l’Ouest.
«Malheureusement, nous constatons que le terrorisme progresse» dans l’ouest du continent, a déclaré Guterres devant la presse, à l’ouverture d’une conférence de deux jours à Nairobi, la capitale kenyane, sur la lutte contre le terrorisme en Afrique.
Cette réunion est une déclinaison régionale de la première conférence mondiale jamais organisée par l’ONU sur le terrorisme, en 2018 à New York.
«Mais…puisque les choses ont évolué ainsi, nous devrions être ouverts à des initiatives qui aillent au-delà du G5-Sahel», a-t-il ajouté.
Les chefs d’État ouest-africains «pensent que nous avons besoin d’une réponse bien plus robuste et collective, et que la communauté internationale doit trouver les mécanismes permettant de la soutenir pleinement», a-t-il encore souligné.
Guterres a dit regretter de n’avoir pas réussi à faire placer le G5-Sahel sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, comme l’ont réclamé, plusieurs fois, ses États membres (Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad).
Le chapitre VII permet un recours à des sanctions, voire à la force. Son activation faciliterait le financement du G5-Sahel et pourrait le transformer en force onusienne.
Bien que le budget de cette force de 5.000 hommes ait été bouclé lors de réunions de donateurs internationaux, les fonds tardent à arriver. En deux ans, elle a mené une série d’opérations, sans réel impact sur le terrain, où elle n’a pas encore croisé le fer avec les jihadistes.