L’opposition et la société civile au Gabon ne veulent pas lâcher prise sur leur demande de constater la vacance du pouvoir, compte tenu des incertitudes qui entourent les capacités du président Ali Bongo à assumer ses fonctions, suite à l’accident vasculaire cérébral dont il a été victime en octobre 2018.
Cette fois-ci, ce sont les leaders des partis ARENA, RPM et 7MP qui sont montés au créneau pour informer ce mercredi, les populations, lors d’une conférence de presse, sur la situation politique actuelle au Gabon, la santé du Président et la vacance de pouvoir.
«Allez dire à Julien Nkoghé Békalé que nous avons des doutes sur les capacités physiques et morales du Président de la République Ali Bongo Ondimba, tantôt souffrant du bras droit, tantôt bien portant du même bras, tantôt mal voyant, tantôt bien voyant, et dites lui qu’Ali ne va pas bien et qu’il y aura la vacance de pouvoir», a lancé le président du 7MP Joël Ngoueneni Ndzengouma.
Pour ces acteurs politiques, les images d’Ali Bongo diffusées (après son AVC) par le gouvernement ne sont que de pires montages. Ils se sont, entre autres, interrogés sur l’absence du chef d’Etat à des réunions continentales.
Mais, le Premier ministre Julien Nkoghé Békalé a martelé, mardi 9 juillet, au terme d’une audience avec le chef d’Etat dans le cadre des consultations hebdomadaires, que cette question n’est pas à l’ordre du jour.
«Je le dis officiellement aujourd’hui, il n’y a pas de vacances de pouvoir, il n’y aura pas de vacance de pouvoir (…) Moi, j’ai travaillé avec un président de la République, il est bien vivant et il assume les devoirs de sa charge», a-t-il assuré.
Il y a quelques mois, des figures de l’opposition avaient exigé une expertise médicale en vue d’attester de la capacité du président Bongo à exercer les charges de sa fonction.
«J’interpelle nos compatriotes qui continuent à véhiculer de fausses nouvelles sur la santé du président de la République au ressaisissement. Le président de la République est la première institution, elle a droit au respect de sa vie privée, elle a droit à un peu de compassion, d’humanité», a conclu le chef du gouvernement.