Des sénateurs nigérians comptent présenter le 16 décembre prochain devant l’Assemblée nationale (Parlement), un acte d’accusation pour corruption contre le président Goodluck Jonathan.
La démarche qui a pour objectif de destituer le chef de l’Etat, rassemble déjà 68 sénateurs sur les 109 que compte le Senat. Huit sénateurs du parti au pouvoir, Peoples Democratic Party (PDP), font partie de ces élus qui s’activent également à barrer le chemin au Goodluck Jonathan pour un nouveau mandat aux élections présidentielles 2015.
Au début de ce mois, la presse locale avait largement diffusé les intentions de ces sénateurs de voir Jonathan libérer sa chaise présidentielle.
L’incompétence, la corruption, la non application des budgets nationaux, la mauvaise gestion des affaires politiques ou encore l’impunité, sont parmi les griefs retenus par les sénateurs indociles contre l’homme fort du pays.
L’incident qui a fait déborder le vase, est la récente interdiction d’accès au Parlement infligée aux parlementaires de l’opposition, alors que ceux appartenant au PDP étaient autorisés d’accéder librement à l’hémicycle.
Selon les témoignages, des parlementaires ont même escaladé les murs pour échapper au contrôle des agents de la police déployés aux portes d’accès au parlement.
Cette mésaventure ferait suite à la défection du président de la Chambre des représentants, Aminu Tambuwal qui a quitté le PDP pour rallier le parti All Peoples Congress (APC – opposition).
En œuvrant pour la destitution du chef de l’Etat, l’opposition dit s’appuyer sur la constitution qui lui accorde «le pouvoir de destituer tout président qui viole l’esprit et la lettre de la Constitution».
De son côté, le président Jonathan ne se laisse pas intimider. Des mesures ont déjà été prises, par la présidence de la république et la direction du PDP, pour préparer d’éventuelles contre-attaques.
Dans un communiqué, le président Jonathan a invité les sénateurs rebelles à travailler pour l’intérêt national, précisant que le fait de mobiliser les énergies pour sa destitution, n’est qu’une perte de temps.
Mais, l’opposition semble déterminée à aller jusqu’au bout de sa fronde, quoique la destitution du chef de l’Etat, exige un long processus.