La généralisation du paiement électronique en Algérie dépend essentiellement de la réussite des efforts consentis dans la lutte contre l’économie informelle, ont constaté des experts, lors d’une journée d’étude sur la monétique bancaire en Algérie.
Sans une formalisation de l’économie, la généralisation du paiement électronique ne sera qu’une utopie, peut-on déduire des déclarations des économistes.
Ainsi l’économiste, Malika Seddiki, a plaidé pour l’accélération du processus de bancarisation et d’installer un climat de confiance qui permettrait un « changement culturel » dans les habitudes de paiement des Algériens.
« Les consommateurs et commerçants font toujours de la résistance. Cette résistance est due au manque de confiance dans ce type de moyen de paiement», a-t-elle estimé.
Selon Mme Seddiki, les causes sont inhérentes à « la structure de l’économie (algérienne, Ndlr) qui continue à privilégier le paiement en espèce en raison du poids de l’économie informelle et la faible bancarisation ».
Dans ce sens, elle a plaidé pour la poursuite des réformes bancaires et financières pour faire de la monétique un « levier » de développement économique.
« L’évolution du E-paiement est proportionnelle au niveau de développement de l’économie du pays, basé sur les règles du marché et la compétitivité, alors que l’économie algérienne reste dépendante de la rente pétrolière et gazière », a relevé, pour sa part, le professeur en économie, Mahfoud Koubi.
Le paiement électronique exige que les vrais chiffres d’affaires soient communiqués et par conséquent leur imposition sera réelle, alors que cela ne correspond pas avec la mentalité de l’opérateur algérien, a-t-ilsoutenu. « Un système fiscal peu performant ne peut pas permettre l’introduction d’un moyen de paiement basé sur la visibilité et la transparence », a laissé entendre le professeur Koubi.
Pendant ce temps, le Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE Monétique) envisage de lancer le paiement par téléphone mobile (M-paiement) au début de l’année 2020, a annoncé son administrateur, Madjid Messaoudene, précisant que le lancement du «M-paiement» s’inscrit dans le cadre de la diversification des services et produits de la monétique en Algérie.