Le président Idriss Déby vient de décider à la grande satisfaction des usagers, la levée de la censure sur les réseaux sociaux instaurée en mars 2018 par le gouvernement, pour des «raisons de sécurité» sur fond de «menaces terroristes» qui pesaient sur le pays.
«Aujourd’hui, une réévaluation de la situation me conduit à instruire, séance tenante, les services concernés (…) de lever immédiatement ces mesures de restriction d’accès à tous les réseaux sociaux », a déclaré le chef de l’Etat, ce week-end, à l’occasion de la clôture du Forum Tchad numérique tenu à N’Djamena, la capitale du pays.
Déby a fait comprendre que «depuis quelques mois, des impératifs sécuritaires avaient conduit le gouvernement à renforcer les conditions d’accès et les mesures de contrôle des communications électroniques ».
Et d’ajouter, « pour un pays comme le Tchad, qui a connu des heures sombres, il n’est pas admissible qu’Internet soit détourné à des fins malveillantes par certains individus animés d’intentions funestes pour la paix et l’unité nationale».
N’Djamena a l’habitude de censurer les réseaux sociaux pour de multiples raisons. Depuis l’année 2016 à ce jour, les Tchadiens ont fait face à 4 censures sur Internet. La dernière que le président vient de lever est la plus longue.
Un activiste tchadien, Abel Maïna, a estimé que « si Déby a levé la censure, c’est juste à cause des prochaines élections dont les partenaires exigent plus de droits pour les citoyens et de transparence ».
L’ONG Internet sans frontières a fait remarquer, par la voix de son représentant au Tchad, Noubaressem Blaise, que la censure des réseaux sociaux «a contribué à ternir l’image du gouvernement auprès des institutions internationales (…) qui avaient exigé qu’elle soit levée avant leur participation au financement des élections législatives et locales ».
Pour certains Tchadiens, il est important de poursuivre les protestations jusqu’à ce que le chef de l’Etat reconnaisse que l’accès à Internet est un droit.