Onze personnes détenues en garde à vue au Burkina Faso, sont décédées dans la nuit de dimanche à lundi dans les locaux de l’Unité antidrogue de Ouagadougou, a annoncé la procureure, Maiza Sérémé.
« Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou a été informé, ce jour du 15 juillet 2019, par la directrice de la police judiciaire de la police nationale, que onze personnes placées en garde à vue à l’Unité antidrogue (UAD) pour des infractions relatives à la législation des stupéfiants, sont décédées dans la nuit du 14 au 15 juillet 2019», lit-on dans un communiqué de Mme Sérémé.
«Accompagnés de ses substituts et assistée des services techniques, la Procureure du Faso, s’est rendue sur les lieux pour les constatations d’usage», précise le communiqué, ajoutant qu’une «enquête a été ouverte» pour jeter plus de lumière sur cette affaire.
«Des médecins légistes ont été requis » pour procéder aux examens et autopsies nécessaires pour déterminer les raisons de ces décès, qui demeurent encore inconnues, a-t-elle souligné.
Le Burkina Faso, pays pauvre, est une des plaques tournantes du trafic de drogue vers l’Europe. En juin dernier, les autorités ont procédé à l’incinération de 35.300 tonnes de drogue, représentant le quart des saisies de l’année 2018, selon le secrétariat permanent du comité national de lutte contre la drogue.
La société civile a par le passé souvent dénoncé les violences des forces de sécurité.
Fin avril, l’ordre des avocats avait observé une semaine sans participation à aucune audience judiciaire sur toute l’étendue du territoire national pour tirer la sonnette d’alarme vis-à-vis de ce qu’il considère comme un grave dysfonctionnement de la justice au Burkina.
Cette grève avait paralysé le système judiciaire, empêchant notamment le transfert des détenus après leur garde-à-vue et entravant la comparution des inculpés devant les juges.