Convoqué pour s’expliquer devant une commission anticorruption sur des témoignages accablants de corruption, l’ancien président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma n’a pas mâché ses mots pour se défendre, dénonçant un «complot» ourdi contre sa personne.
Depuis un an, la commission anticorruption dirigée par le vice-président de la Cour constitutionnelle Raymond Zondo, a entendu plus de 80 témoignages accablants de ministres, d’élus, d’hommes d’affaires ou de hauts fonctionnaires impliquant directement l’ancien chef de l’État. En résumé, ces témoignages accusent Zuma d’avoir entretenu et encouragé la corruption au sommet de l’Etat lorsqu’il était encore en fonction.
Devant la commission Zondo réunie ce lundi 15 juillet, Jacob Zuma s’est présenté, dans une déclaration liminaire, comme «victime d’une vaste conspiration» destinée à le renverser.
«J’ai été calomnié, accusé d’être le roi des corrompus» a-t-il déclaré, avant d’évoquer ce qu’il a décrit comme «une conspiration contre Zuma».
L’ex-président a fait remonter les origines du «complot» à ses activités de chef des renseignements du Congrès national africain (ANC) à l’époque de l’apartheid et impliquant trois services de renseignement, deux appartenant à de «grands» pays étrangers et l’autre, sud-africain.
Jacob Zuma a aussi indexé des membres du gouvernement sud-africain et de la direction actuelle du parti au pouvoir l’ANC, avant de s’en prendre à Tuli Madonsela, médiatrice de la République entre 2009 et 2016 et auteur d’un rapport sur la «captation de l’État» publié en octobre 2016 et lié à la création de la commission d’enquête en janvier 2018.
Des ministres avaient livré devant cette commission, leurs témoignages à charge contre Jacob Zuma, évoquant notamment ses liens avec la famille Gupta, des indiens a qui l’ex-président Zuma avait consenti des faveurs dans l’obtention de marchés.
L’ex-ministre Mcebisi Jonas avait raconté notamment, comment les frères Gupta étaient venus lui proposer en 2015 le ministère des finances et un pot-de-vin de 600 millions de rands, en échange de son aide pour obtenir des contrats.
«Vous devez comprendre que nous contrôlons tout et que le vieux (Zuma) fera tout ce que nous lui dirons de faire», lui aurait affirmé Ajay Gupta.