Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée depuis 2016 en Iran, a été transférée dans le service psychiatrique d’un hôpital de Téhéran, a annoncé sa famille, faisant réagir Londres qui s’est dit hier mercredi «extrêmement préoccupé».
Selon un communiqué du groupe de soutien «Free Nazanin», la femme de 40 ans a été transférée lundi de la prison d’Evin à l’hôpital Imam Khomeiny de Téhéran.
Son père, qui a attendu en vain mardi pendant près de quatre heures pour la voir, a déclaré qu’elle était surveillée par des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime iranien, et non par des «gardes de prison ordinaires», fait inhabituel pour une prisonnière politique.
La durée et la teneur du traitement de Mme Zaghari-Ratcliffe n’ont pas été précisées. Son transfert avait été recommandé par un psychiatre, du fait de la «forte détérioration» de son état de santé et du «risque qu’elle prenne elle-même les choses en main».
Ses proches disent ne pas avoir eu de contact avec elle depuis «plus de 36 heures». Sur la radio BBC 4, le mari de la prisonnière, Richard Ratcliffe, a averti que ce transfert peut être «un prélude à sa libération», tout comme il peut signifier «qu’autre chose soit en train de se passer».
Le gouvernement britannique a appelé à la «libération immédiate» de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et dit faire pression sur les autorités iraniennes pour que «les services consulaires britanniques aient accès» à la prisonnière.
Employée de la Fondation Thomson Reuters, branche humanitaire de l’agence de presse canado-britannique du même nom, Nazanin Zaghari Ratcliffe avait été arrêtée en avril 2016 alors qu’elle quittait l’Iran après avoir emmené sa petite fille alors âgée de 22 mois, rendre visite à sa famille.
Elle a été condamnée à cinq ans de prison pour avoir cherché à renverser le régime iranien, des accusations qu’elle nie. Cette affaire alimente les tensions entre l’Iran et le Royaume-Uni, fournisseur d’armes de l’Arabie saoudite, rival régional de Téhéran.