Au terme de leur première journée de réunion hier mercredi à Chantilly, dans l’Oise, (Nord de la France) les ministres des Finances du G7, qui réunit l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, ont trouvé un «consensus» autour du «besoin d’agir rapidement» face au projet de cryptomonnaie Libra annoncé par Facebook.
Tous les participants se disent préoccupés par ce projet qui pourrait menacer la stabilité du système financier international et souhaiteraient la définition d’un cadre réglementaire ad-hoc avant le lancement de cet instrument.
Avant l’ouverture de cette réunion annuelle des ministres des Finances, le ministre français des Finances Bruno Le Maire a estimé que les «conditions n’étaient pas réunies» pour la mise en place de la cryptommonaie Libra de Facebook.
Facebook a annoncé à la mi-juin la création de la Libra, sa propre monnaie numérique qui s’inspire de cryptomonnaies comme le Bitcoin. Promise pour 2020, elle devrait bouleverser le système financier mondial, offrant un mode de paiement alternatif aux circuits bancaires traditionnels, et avoir dès ses débuts un impact systémique avec les 2,38 milliards d’utilisateurs que compte Facebook.
Depuis la présentation de cette initiative mi-juin, régulateurs, banquiers centraux et gouvernements à travers le monde ont fait part de leurs réserves, évoquant notamment les risques en matière de lutte contre le blanchiment, de protection des donnés ou de sécurité des transactions.
Mais les responsables craignent également de voir des géants du numériques disposant d’une capitalisation parfois supérieure à la richesse de certains pays, empiéter sur les prérogatives des Etats.
Largement consacré aux défis posés par l’économie numérique, le sommet de Chantilly doit également permettre aux ministres des Finances et banquiers centraux des sept pays les plus riches de la planète d’avancer dans la réflexion sur la mise en place d’une imposition minimale des sociétés, destinée à lutter contre l’optimisation et la fraude fiscale, ainsi que sur la taxation des géants du numérique, sujet à l’origine de tensions entre Paris et Washington ces derniers jours.