Devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC) en Gambie, les langues continuent à se délier sur les atrocités de l’ère Yahya Djammeh, et toutes pointent du doigt l’ancien dirigeant défait lors des élections de décembre 2016.
Après les accusations de viols et d’abus sur mineurs, Yahya Djammeh est cette fois-ci accusé par un militaire, d’avoir ordonné l’assassinat de Deyda Hydara, journaliste correspondant de l’Agence France-Presse (AFP). Le militaire a reconnu avoir directement avoir participé à cet assassinat. «Nous avons tiré, moi, Alieu Jeng et Sanna Manjang», a affirmé devant la TRRC le lieutenant Malick Jatta, en détention depuis le 8 février 2017. Alieu Jeng, un autre militaire, est également en détention.
Le lendemain de l’opération contre le journaliste, le commandant du groupe, le capitaine Tumbul Tamba, leur aurait remis une «enveloppe contenant des dollars», a témoigné Malick Jatta. «Il nous a dit qu’il s’agissait d’un ‘’geste d’appréciation de la part du grand homme’’», allusion faite au président Yahya Jammeh.
Les faits évoqués remontent au 16 décembre 2004, où le journaliste Deyda Hydara, très critique envers le régime de Yahya Jammeh a été tué par balle à Banjul, au moment où il raccompagnait en voiture deux collaboratrices de son journal. Agé de 58 ans, M. Hydara était cofondateur du journal privé ‘The Point’, il était considéré comme le doyen de la profession en Gambie, avec ses 30 ans d’expérience comme correspondant de l’AFP et de Reporters sans frontières (RSF) dans le pays.