De nouvelles accusations ont été portées ce mardi contre l’ex-président de la Gambie, Yahya Jammeh, lors de témoignages devant la Commission vérité et réconciliation (TRRC) mise en place pour faire «le deuil» de l’ère sombre de la dictature.
L’ex-dirigeant est cette fois-ci pointé comme instigateur du meurtre d’une trentaine de migrants originaires du Ghana, exécutés sommairement par une unité paramilitaire. L’accusation est portée par Omar Jallow, ex-membre des «junglers», une unité officieuse de soldats choisis au sein de la garde nationale. Il a reconnu, avec l’un de ses ex-collègues, avoir participé au massacre.
Les meurtres, qui remontent à juillet 2005, visaient 30 Ghanéens arrêtés sur une plage de Gambie alors qu’ils tentaient de se rendre en Europe. Ils faisaient partie d’un groupe de migrants clandestins composé de 44 Ghanéens et plusieurs Nigérians, Sénégalais et Togolais, «Yahya Jammeh a ordonné l’exécution de ces ressortissants étrangers», présentés comme des «mercenaires», a déclaré Omar Jallow devant la TRRC.
Ce témoignage vient s’ajouter à d’autres à charge contre l’ex-dirigeant qui a régné d’une main de fer sur la Gambie durant une vingtaine d’années avant d’être défait lors des élections en décembre 2016.
Yahya Jammeh est accusé d’avoir ordonné en 2004, l’assassinat de Deyda Hydara, doyen des journalistes gambiens, assez critique avec le régime d’alors. Un rapport de Human Rights Watch présenté mercredi dernier l’accuse également d’avoir contraint trois Gambiennes à des relations sexuelles «en usant de pressions morales, financières ou physiques». A ces accusations s’ajoutent d’autres, notamment détournement de deniers publiques et corruption.