Le général nigérien Oumarou Namata Gazama remplace le général mauritanien Hanena Ould Sidi, qui était en poste depuis un an, à la tête de la Force G5 Sahel, créée pour lutter contre les djihadistes.
Jusque-là chef d’état-major adjoint de l’armée de terre du Niger, le général Oumarou Namata Gazama a été choisi pour sa nouvelle fonction par le président du Niger et président en exercice de la Cedeao Mahamadou Issoufou. Il se voit confier la lourde tâche de remobiliser la force conjointe anti-djihadiste en perte de vitesse, surtout depuis que son poste de commandement à Bamako est l’objet de vives manifestations de la part de la population civile.
Agé de 56 ans et très apprécié de ses hommes, il a gravi tous les échelons de l’armée. Titulaire d’un Master en études stratégiques de guerre, il a suivi plusieurs formations en France, en Chine et au Nigeria. Après la débâcle de l’armée à Bosso, dans le lac Tchad en 2016, c’est à lui que l’état-major des forces armées nigériennes fait appel pour redresser la situation en infligeant d’énormes pertes aux éléments de Boko Haram. Il est également celui qui a mis fin à la mutinerie des soldats de Diffa.
Le général Oumarou Namata Gazama aura besoin de tous ses atouts, et plus encore, pour remplir sa mission. Ce changement à la tête du G5 Sahel intervient alors que la force conjointe reprend le chemin du terrain face aux terroristes, avec pas moins de cinq opérations depuis de le début de l’année, bien que leur rythme ait ralenti ces derniers mois.
Cette relance des opérations est indispensable pour espérer obtenir une mobilisation internationale autour de ce dispositif régional. Le financement de cette force qui s’est vue promettre quelque 420 millions d’euros de dons par différents bailleurs de fonds a longtemps été problématique et elle manque encore d’équipements majeurs. C’est à peine qu’elle bénéficie des premiers décaissements.