Lors d’un discours hier jeudi à Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que l’Autorité palestinienne allait cesser de respecter les accords avec Israël, ajoutant que la direction palestinienne allait mettre en place immédiatement un comité chargé d’étudier la façon de mettre en œuvre cette décision.
C’est la première fois que le président palestinien annonce de manière aussi directe une menace qui a déjà été faite par le passé par des responsables palestiniens, mais jamais appliquée. Israël et les Palestiniens sont liés par des accords bilatéraux dans des domaines allant de la gestion de l’eau à la sécurité.
Cette coopération entre services de sécurité palestiniens et israéliens passe pour avoir permis de déjouer des dizaines d’attentats anti-israéliens. Si les Palestiniens cessent de les appliquer, cela pourrait avoir des conséquences notamment sur la sécurité en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
L’annonce de Mahmoud Abbas intervient sur fond de tensions accrues. Les relations entre le gouvernement de Mahmoud Abbas, établi en Cisjordanie, et les autorités israéliennes se sont dégradées au cours des derniers mois.
En plus des démolitions de logements de Palestiniens par Israël au sud de Jérusalem dénoncées cette semaine par Mahmoud Abbas et les négociations de paix au point mort, Palestiniens et Israéliens ont également un contentieux d’ordre financier. En février, Israël avait annoncé le blocage de 125 millions d’euros sur le montant total reversé à l’Autorité palestinienne au titre de la TVA et des droits de douane prélevés par l’Etat hébreu sur les produits importés par les Palestiniens.
Cette sanction avait été imposée en réponse au versement par l’Autorité palestinienne d’allocations aux familles de Palestiniens emprisonnés ou tués pour avoir commis des attaques anti-israéliennes. Mahmoud Abbas avait refusé de toucher une quelconque somme due au titre de ces droits de douane de la part d’Israël tant que ces fonds étaient incomplets, laissant l’Autorité palestinienne face à une grave crise financière étant donné que ces taxes représentent 65% de ses recettes.