L’Ocean Viking, le bateau affrêté par SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières, a quitté hier dimanche soir le port français de Marseille pour sa première mission de sauvetage de migrants en Méditerranée au large de la Libye.
Le bâtiment de 69 mètres de long et 15 mètres de large, devrait atteindre dans deux à trois jours, la principale zone de sauvetage en Méditerranée centrale. Au total, 31 personnes à bord de l’Ocean Viking, vont s’atteler à la mission de porter secours aux naufragés prêts à tout pour fuir la Libye.
Il s’agit de 13 volontaires de SOS Méditerranée, dont neuf marins secouristes, et neuf autres pour MSF, dont un médecin, une sage-femme, un médiateur culturel en plus de l’équipage.
Peint en rouge et en blanc, les couleurs de son nouveau drapeau, norvégien, l’Ocean Viking a pris le relais de l’Aquarius qui avait dû abandonner ses missions en décembre 2018, successivement privé de son pavillon de Gibraltar puis de Panama après trois ans d’activité pendant lesquels il avait sauvé environ 30.000 migrants.
Mais pour l’Ocean Viking, l’incertitude demeure autour des ports d’accueil. Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a signé deux nouveaux arrêtés interdisant aux bateaux humanitaires de pénétrer dans les eaux maritimes italiennes.
En l’absence d’un accord entre les Etats européens pour accueillir les rescapés, le gouvernement italien interdit l’accès à ses ports, situés en première ligne face aux côtes libyenne.
L’Ocean Viking ne devrait pourtant pas manquer de travail. Les conditions météo estivales et la situation en Libye encouragent les candidats à la traversée, et multiplient les drames. Ne représentant que 1% des océans de la planète, la Méditerranée est malgré tout devenue la route maritime la plus meurtrière au monde.
Sans compter les naufrages non répertoriés, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) y a recensé 840 disparitions de migrants depuis le début de l’année, dont 576 en Méditerranée centrale.