L’ONG britannique Global Witness a révélé, dans un rapport publié ce mardi 6 août, le détournement de près de 50 millions de dollars des caisses de l’Etat par Denis Christel Sassou-Nguesso, le fils cadet du président congolais Denis Sassou-Nguesso.

Denis Christel aurait opéré avec l’homme d’affaires portugais Veiga, qui est au centre d’une enquête portugaise sur la corruption et le blanchiment d’argent au Congo. Selon les résultats de l’enquête de Global Witness, l’argent détourné aurait été acheminé à travers des pays européens et les Etats-Unis.

Les deux hommes auraient mis en place leur système présumé de blanchiment d’argent en utilisant des juridictions secrètes, des sociétés fictives et de faux contrats de travaux publics, en vue de dissimuler l’origine des fonds.

Surnommé «Kiki le pétrolier», Denis Christel est administrateur général de la Coraf, l’unique raffinerie du pays, et ancien directeur général adjoint de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), entre 2011 et 2018. Ce député d’Oyo, le fief familial du président Sassou Ngessou, est souvent accusé de mauvaise gouvernance.

Le président Sassou règne sur le Congo depuis près de trente-cinq ans (de 1979 à 1992 et puis depuis 1997). Sa famille est régulièrement accusée de scandales financiers. Elle s’emploierait à détourner une partie de la manne pétrolière du Congo-Brazzaville, qui génère 80 % des ressources économiques de l’Etat, pour financer leur train de vie fastueux.

«Les Sassou-Nguessou sont connus pour leur style de vie luxueux. Vu les salaires relativement bas des fonctionnaires au Congo, il est fort probable que les fonds destinés à ces dépenses extravagantes proviennent, au moins en partie, de fonds publics volés qui auraient dû être utilisés pour améliorer la vie des citoyens congolais», peut-on lire dans le rapport de l’ONG britannique.

Près de la moitié des 5,4 millions d’habitants au Congo-Brazzaville vivent en dessous du seuil de pauvreté.