Le président gabonais, Ali Bongo, a convoqué le maire de Libreville, Léandre Nzué, pour trouver une solution à la question du ramassage des déchets dans la capitale du Gabon.
En effet, depuis le 1er août dernier, le personnel d’Averda, la société en charge de la collecte des ordures ménagères à Libreville et ses environs, a déclenché une grève sans service minimum, en raison du non payement par l’Etat gabonais d’une dette d’environ 20 milliards de FCFA correspondant à 24 mois cumulés.
Le communiqué de la présidence, qui confirme la rencontre entre le chef de l’Etat et le maire, ne fournit pas de détails sur le contenu de leurs échanges, mais indique que «le président de la République est très attentif aux conditions de vie quotidiennes des Gabonais. La propreté et la salubrité en font partie».
Averda et l’Etat gabonais s’accusent mutuellement. En mai dernier, Léandre Nzué avait déclaré que «cette société n’a pas rempli son contrat conformément à son cahier des charges (…) alors qu’elle est payée chaque mois à hauteur de 400–500 millions de FCFA pour la totalité des prestations ».
« En ce qui me concerne, que ce soit Averda ou Clean Africa, ces sociétés ne font pas leur travail. Si ça ne dépendait que de moi, je résilierais leurs contrats », avait-il menacé. Le contrat actuel d’Averda arrive à terme le 29 décembre prochain.
De son côté, la société de collecte des ordures, se targuant d’avoir épongé ses dettes auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale et des impôts, a souligné que pendant la longue période où l’Etat n’a pas honoré ses factures, elle «a maintenu ses services et a continué à rémunérer l’ensemble de ses 700 employés (…), entrainant des pertes financières considérables auxquelles la société doit maintenant faire face».
Averda affirme que son fonctionnement serait plombé par la dette qui ne lui permet plus d’investir. Il a menacé de quitter le pays si le gouvernement ne s’engage pas à lui verser 700 millions de FCFA par mois pour ses prestations.
D’aucuns redoutent qu’Averda subisse le même sort que Veolia qui a été expulsé du pays début 2018 après vingt années de présence en raison de ses services jugés insuffisants.