Le Parlement togolais vient de valider une nouvelle loi restreignant les libertés de rassemblement et de manifestation dans le pays, à moins d’un an d’une élection présidentielle où une nouvelle candidature du président Faure Gnassingbé pour un quatrième mandat consécutif pourrait provoquer des remous.
Le nouveau texte approuvé mercredi par les députés restreint notamment les aires autorisées pour ces manifestations, même pacifiques.
Ces dernières sont désormais interdites «sur toutes les routes nationales, les axes et zones où se déroulent de fortes activités économiques, dans les centres urbains, les axes et zones proches des institutions de la République, les axes et zones proches des chancelleries et résidences des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales et les axes et zones proches des camps militaires et des camps de service de sécurité», dispose la nouvelle loi.
Cette restriction est dictée par des «raisons stratégiques, économiques et sécuritaires», précise le texte.
En outre, selon la nouvelle législation, ces manifestations «ne peuvent se tenir avant 11h00 et au-delà de 18h00», et le nombre de manifestations autorisées par semaine sera «en fonction de la disponibilité des forces de sécurité devant être affectées à leur encadrement».
L’objectif est de «parvenir à un meilleur encadrement des manifestations pacifiques publiques, afin d’offrir la sécurité aux riverains et surtout d’offrir la sécurité aux manifestants», argue le ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi.
Principale arme de revendication pour l’opposition togolaise, les marches dans les grandes villes du Togo ont donné lieu à de violents scènes de répression ces deux dernières années, avec plusieurs morts et des blessés, tant dans le rang des civils que des forces de l’ordre.
Plusieurs individus ont été arrêtés lors de manifestation de l’opposition depuis 2017. Certains ont été libérés sur instructions de la CEDEAO, mais beaucoup d’autres demeurent en détention.