Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a échappé de justesse à une censure, grâce à la suspension, par un tribunal de Pretoria, d’une ordonnance de la médiatrice qui aurait entraîné une procédure de censure au Parlement.
Il y a quelques semaines, la médiatrice de la République sud-africaine, Busisiwe Mkhwebane, avait accusé, dans un rapport, le chef de l’Etat de mensonge lors de la campagne pour la présidence de son parti, l’ANC, en 2017.
Pour la juriste indépendante, chargée de contrôler les agissements de l’exécutif, le président avait trompé le Parlement de façon «délibérée» à propos d’une donation à sa campagne de 500.000 rands (environ 32.000 euros) faite par un groupe industriel.
Ramaphosa avait bien reconnu par la suite les faits et expliqué qu’il ne disposait pas des bonnes informations au moment où il était interrogé au Parlement sur cette donation. Mais, la médiatrice avait insisté sur le fait que le président avait violé le code d’Ethique et méritait d’être censuré.
Le chef de l’Etat a demandé, ce lundi, à la justice, de suspendre l’injonction de la médiatrice, jugeant son rapport «irrévocablement biaisé». Il a finalement a obtenu gain de cause.
Samedi 10 Août, la présidence sud-africaine, a accusé, dans un communiqué, le service d’enquête anti-corruption d’atteinte à la vie privée, après la fuite d’informations confidentielles de l’ANC, en lien avec cette affaire.
«Des informations, dont a priori seule la médiatrice a accès, tels les relevés bancaires appartenant à des tiers, qui contiennent des transactions privées et qui sont strictement confidentielles» ont fuité dans les médias, a déploré la présidence.
Alors que la médiatrice avait déjà été critiquée pour son implication présumée dans la guerre interne de l’ANC, le communiqué de la présidence a insinué que des motivations politiques seraient derrière cette fuite d’informations, réaffirmant le respect de «l’éthique et du droit» de la part du président dans ce dossier.