Les Etats-Unis ont placé hier mercredi, l’ancien chef du service de renseignements soudanais (NISS), Salah Gosh, sous le régime de sanctions, en raison «de son implication dans des violations flagrantes des droits humains» au Soudan, a annoncé dans un communiqué, le département d’Etat américain.
«Le département a des informations crédibles (stipulant) que Salah Gosh a été impliqué dans des actes de torture pendant sa période à la tête du NISS», affirme le texte, précisant que cet ancien responsable, ainsi que sa femme et sa fille, sont par ailleurs, privés d’entrée sur le territoire américain.
«Nous faisons cette annonce aujourd’hui en soutien à l’effort du peuple soudanais de placer le régime Béchir et son long bilan d’abus et de violations des droits humains par Gosh et d’autres responsables, dans le passé, pour de bon », conclut le communiqué.
Salah Gosh avait supervisé la répression du mouvement de contestation qui réclamait le départ du président Omar el-Béchir et de tous les fidèles de son régime. Il avait quitté ses fonctions à la tête du puissant NISS le 13 avril passé, soit deux jours après la destitution du président Béchir par l’armée.
Dans les heures suivant sa démission, le Conseil militaire de transition, au pouvoir après le renversement du chef de l’Etat, avait annoncé la levée du couvre-feu nocturne ainsi que la libération de tous les manifestants qui étaient arrêtés. De même qu’il avait promis d’«éliminer les racines» du pouvoir déchu d’el-Béchir et de faire juger les personnes ayant tué des manifestants.
L’ONG Amnesty International avait déjà exhorté les nouvelles autorités de transition d’enquêter sur le rôle de Salah Gosh dans le meurtre de contestataires au cours des manifestations.
Pour elle, l’ancien patron du NISS devait répondre aux «accusations de torture, de détentions arbitraires et de violations des droits humains sous sa supervision», et que sa démission ne devait en aucune manière constituer un obstacle.